Gare de Lyon,
La rage aux talons,
Je m'dépayse les nerfs
En leur causant voyages.
Loin d'ici,
Ça m'f'rait du bien
Vu qu'j'ai rien
Comme les filles des pub
Qui n'manquent de rien.
Beautés à tout va,
Pyjama d'soie,
Gaga du chien.
Moi, sourire aux lèvres,
Tant que mes lèvres en sont tordues,
Je m'fais facile des amis dans la rue.
Plus ma jupe est fine, discrète ma vertu,
Plus j'économise pour qu'un jour on en parle plus.
Gare de Lyon,
La rage aux talons,
J'laisserais bien d'côté ma vie.
Elle est mal foutue.
Ça m'dirait d'avoir un train train,
De voir du pays, de cur sur la main d'un chéri,
Sous la couverture,
Derrière le carreau,
Mes rêves au chaud.
Changement d'tableau.
C'est parti.
Enfin... To be.
Tak khaa tak khouuummm,
Par ici la belle vie,
Relever mes oreilles basses
Et que ça sourie.
J'dois bien avoir une étoile quelque part,
Hein, dis?
J'crois qu'on paye de n'pas être pareil,
Que le restant de la couvée, j'en ai fait les frais
Mais j'aime pas les machines à tout,
L'uniforme des modèles à moues siliconnées,
Portables obligés, Kelly-croco
Et Wonderbra.
Un jour, sourire aux lèvres,
Tant que mes lèvres en seront fendues,
Je sauterai ma barrière et bien au-dessus,
Si ma jupe est fine, ma mémoire ténue,
Voyons, quelle importance, puisqu'on en parlera plus?
La rage aux talons...