Je me donne à qui me plaît,
ça n'est jamais le même mais quoi?
Que c'ui qu'en a jamais bavé,
Me jète le premier pavé.
Je n'avais qu'un unique amour,
Celui-là m'a joué un sale tour.
Je ne m'en porte pas plus bête,
Fini Roméo et Juliette.
A tous je leur file un rancard,
Là -bas à l'ombre du hangar.
Où j'ai rangé mes poèmes,
Mon amour et ma bohème.
J'les mets tous dans le même tacot,
Et bousculés par l'même cahot,
Ils s'y brisent le coeur et les reins,
Et moi je trouve ça très bien.
Si tu passes un jour dans ma rue,
P't'être que j't'en mett'rai plein la vue,
Mon piano donne sur la cour,
T'entendras ma chanson d'amour.
Et comme ça rien qu'en passant,
Tu seras un peu mon amant,
T'auras l'meilleur de moi-même,
Car je n'chante que ce que j'aime.
Je le chante à qui me plaît,
ça n'est jamais le même mais quoi?
Faute d'avoir vécu sa vie, non,
Je trouve que ça n'est pas si, quoi?