Je creuse un trou tout seul au fond de mon jardin derrière ma maison et j'ai mes raisons, un trou tout seul, profond de toute façons les autres font ce qu'ils veulent, moi Je creuse tout seul. Je me comprends, je ne prends pas de risques, je ne dis ce que je pense qu'en la présence de quelques connaissances fidèles lesquelles excellent en confiance dans les bonnes vannes bien lourdes, rassurés dans l'ambiance de mon living room agencé, décoré avec élégance, c'est la que l'on évoque sans équivoque dans un élan de manque d'indulgence, nos préférences pour un retour brutal du respect des valeurs morales, le retour d'un idéal astiqué, briqué comme une paire de bottes de cheval et prêt à fonctionner comme la totalité de mon arsenal Je veux dormir sans la peur, la peur des nuits à venir, la peur du jour où je meurs, je veux dormir sans la peur de mourir. Et à travers ma lunette de ma carabine, je m'inquiète quand je guette dans la cité voisine les paumés qui font la quête et piquent dans les vitrines leurs putains de combines minent me turlupinent me font monter l'adrénaline, pourvu que le sida ou La famine extermine vite fait cette sale vermine qu'il ne reste plus que de la cendre et des ruines. Je suis peut être fou mais qu'on me foute la paix je suis prêt à tout pour qu'on me foute la paix. Ce réac, ce blaireau est un sacré facho qui n'aime pas les clodos, qui n'aime pas les homos, qui n'aime pas les youpins, les blacks et les maghrébins, qui n'aime pas son voisin et qui craint les martiens. Je creuse encore plus profond et plus fort toujours derrière ma maison, toujours pour les même raisons, pour quelques briques, un bon paquet de fric, en cas de conflit j'ai acheté à crédit et en kit un abris anti-atomique hermétique sans fuite, que la planète éclate, aussitôt je me cloître avec mes chiens d'attaque et 200 kilos de pâtes. Je suis prêt à tout pour qu'on me foute la paix. Je veux dormir sans la peur, la peur des nuits avenir, la peur du jour ou je meurs, je veux dormir sans la peur de mourir.