Mon bon vieux grand-père qu'était comédien
Quand j'étais gamin, chantait ce refrain
Tout en remontant avec précaution
La p'tite manivelle d'un vieux phono à pavillon
Sur mon phono, mon bon vieux phono
Petit, tu vois,
Quand j'ai l' cur gros, je mets un rouleau
Et je revois,
Je r'vois Paulus, Mayol, les rois du music-hall,
Dranem, narquois, qui chantait "Les p'tits pois"
Sur mon phono, mon bon vieux phono
Sans m' déranger
Je peux écouter l' premier numéro
De Chevalier
Je vois La Scala, l'Eldorado
Et moi en l'ver de rideau
Sur mon phono, mon bon vieux phono
Qui chante faux
Par un soir d'hiver, pour une grande tournée
Grand-père est monté au ciel étoilé
Et j'ai hérité - oh, pas d' ses millions -
Mais de son métier et du phono à pavillon
Sur mon phono, mon bon vieux phono
Comme autrefois
Quand j'ai l' cafard, qu' les contrats sont rares
Alors ma foi
Je donne un tour de clé à son cur de métal
Et d' son côté, y me r'monte le moral
Et même si j' n'ai pour mon déjeuner
Qu'un p'tit sandwich
En écoutant son vieux son fêlé,
Je m' sens plus riche
Et je suis prêt à mettre au clou
Ma montre et mes bijoux
Mais sûrement pas, je vous l' dis bien haut,
Mon vieux phono !
Et nous rest'rons, c'est bien certain
Unis comme les doigts de la main
Car mon phono, mon bon vieux phono
Oui mon phono, mon bon vieux phono
Qui a connu mes joies, mes chagrins
C'est mon copain !