Et Paris étale ses boulevards, devant mes yeux qui broient toujours la même histoire, d'attendre qu'il se mette à pleuvoir pour lever la tête et pour pouvoir pleurer. Paris étale ses boulevards, pour tous ses fils bâtards, qui sont nés quelque part entre le désir, la mort et l'ennui. Paris étale ses boulevards et ses tours de Babel en carton qui renferment leurs milliers de solitudes glacées.
Paris je t'aime, mais souvent je te hais. Nous vivons dans ton squelette et tu meurs un peu plus chaque jour dans nos têtes.
Paris mon père, Paris ma mère, Paris mon frère, Paris tous mes enfants. Je suis le fils de notre tristesse de cette grande famille en famine assoiffée de tendresse, emmurée dans sa migraine au point d'en oublier son coeur et ses deux mains. Paris, je te fuis, Paris je reviens, mais des fois je me dis que c'est toi qu'es vraiment loin, loin de toi-même comme on l'est tous à plus vouloir savoir le goût que t'as dans la bouche. Paris tu marches avec moi.
Paris étale ses boulevards, comme des coulées d'espoir coagulé. Paris le monde entier t'appartient, pourtant tu tiens au creux de ma main, hey Paris